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Entretenir la laine : rien de bien sorcier

Dans le nid du Tisserin

 

Une mauvaise réputation n’est pas toujours méritée. Celle de la laine ne l’est carrément pas du tout. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu ce genre de phrases :

 

La laine c’est bien mais c’est trop compliqué à entretenir, je préfère l’acrylique…

 

Une fois, il y a longtemps, j’ai eu un pull en laine. Je l’ai mis à la machine et il est ressorti taille caniche. Depuis, je ne prends plus que du synthétique et je n’ai plus jamais eu de problème !

 

Alors, on va mettre les choses d’équerre tout de suite : je suis la super-flemme incarnée. Voilà, les choses sont dites, comme ça pas de secret entre nous. Ce qui veut dire que je passe tous mes tricots à la machine. TOUS. Même ceux sur lesquels j’ai passé des heures et des heures. Même ceux dont j’ai filé la laine. Même ceux qui ont un fil non retordu. Tous, tous !

 

Pour l’instant je n’ai eu de soucis qu’une seule fois. Mais c’est plus parce que je suis une quiche (et que je n’avais pas mis mes lunettes avant de lancer la machine) et qu’à la place de passer mon pull à 30° cycle laine, je l’ai passé à 30° cycle coton. Moralité : toujours mettre ses lunettes puis lancer la machine. Pas l’inverse !

 

Pourquoi la laine feutre-t-elle ?

 

La laine est recouverte d’écailles, un peu comme celle des poissons ou des pommes de pins. De même que la longueur du poil, les écailles varient en nombre et en taille en fonction de la race et de l’espèce de l’animal.

 

Lorsque ces écailles entrent en contact avec l’humidité, elles s’ouvrent ce qui permet à la laine d’absorber jusqu’à 30% de son poids en eau sans changer des propriétés. Comme vous pouvez vous l’imaginer, si on se met à frotter de la laine humide, les écailles (ouvertes) vont s’entremêler et s’agripper les unes aux autres, au point de devenir solidaires. L’effet macroscopique se traduit par un tissu qui devient compact, dense et « flou ». Ça feutre quoi. Ce processus est accéléré ou facilité par le savon et les chocs thermiques et c’est donc sur ces deux points-là qu’il va falloir être légèrement précautionneux si on veut éviter de se retrouver avec un pull tout compact qui n’irait même pas à notre petite cousine par alliance de cinq ans et demi.

 

Comment éviter de feutrer son pull chéri d’amour ?

 

Super simple :

 

éviter les chocs thermiques

 

éviter de trop secouer, agiter, frotter la laine quand elle est humide ou mouillée

 

Pour éviter les chocs thermiques, on va faire attention à laver et rincer dans une eau à la même température, de préférence tiédasse. Je ne lave en général pas avec l’eau totalement froide, déjà parce que mes mains le supporte assez mal et puis parce que la lessive agit mieux sur une eau légèrement tiède que sur du glaçon liquide.

 

Lors du lavage, il ne faut pas trop brusquer le doudou. On fait d’abord bien pénétrer l’eau savonneuse dans les fibres en pressant pour enlever tout l’air contenu dans la laine. On papouille un petit peu et on le laisse faire la sieste quelques minutes. On fait ça une ou deux fois de plus et on peut rincer. Pour éviter de déformer les mailles et aussi pour ne pas favoriser de rapprochement indécent entre les écailles, on évite de tordre son tricot lors de l’essorage. Le mieux, reste encore de presser pour supprimer le maximum d’eau, enrouler le tricot dans une serviette et de presser, encore et encore et encore.

 

Les cycles laines à froid ou 30°C des machines récentes fonctionnent de la même manière : même température pour le lavage et le rinçage, temps de repos entre chaque agitation. Pourquoi se priver franchement ? Surtout que ça évite la corvée de rinçage/essorage

 

La preuve par l’exemple

 

Quelle lessive utiliser ?

 

Je suis un peu maniaque du rinçage, j’ai la peau assez sensible du coup je la protège. Je ne fais en général pas qu’un seul rinçage. Ma moyenne tourne plutôt autour de deux ou trois.

 

Pour le lavage à la main, j’utilise la lessive Soak. Elle est fabriquée à partir d’ingrédients renouvelables et d’origines végétales, biodégradable, sans phosphate, sans teinture, sons forcément de parfum et qui théoriquement ne nécessite pas de rinçage. Elle a tout pour elle quoi.

 

Pour le lavage en machine, j’utilise des lessives laine/linges délicats. Je choisis à l’odeur et je n’ai pas de marque préférée en particulier. Bon il se trouve qu’en réalité la Soak est aussi une lessive machine, donc vous pouvez vous épargner d’avoir une deuxième lessive laine. 

 

Jamais de lavage à la main ?

 

La seule fois où je vais laver un tricot, du commerce ou du fait-main d’ailleurs, je les traite exactement pareil, c’est la toute première fois. Pour laisser les couleurs dégorger. Mais en réalité, je ne fais pas d’exception spéciale pour le tricot sur ce sujet, tous mes nouveaux habits passent systématiquement par un premier lavage à la main. Ça m’évite de me retrouver de nouveau transformée en Schtroumpfette parce qu’un de mes jeans m’a déteint dessus à cause de la pluie par exemple

 

Petit bonus de dernière minute : l’entretien de la soie

 

Cette fois-ci, pas moyen d’y échapper, c’est le lavage à la main obligatoire car la soie perd son éclat lors des lavages machine (je n’ai pas poussé le sujet donc je ne pourrais pas vous dire exactement pourquoi). On ne change pas une équipe qui gagne, le lavage est précisément le même que celui de la laine.

 

J’ai grandi entourée de fils et de tissus et j’ai appris à broder à l’âge de 3 ans. Depuis je n’ai jamais pu rester les mains immobiles, j’ai attrapé le virus du tricot très jeune et j’ai développé un amour de la laine et les fibres. J’ai commencé à tricoter de plus en plus lorsque j’ai dû passer de nombreuses heures dans les transports en commun chaque jour. Depuis je publie mes propres patrons qui jouent avec les couleurs et les textures.